de Sa Sainteté le Pape PIE XII 
II LE CULTE EUCHARISTIQUE 
I. NATURE DU SACRIFICE EUCHARISTIQUE 
Le point culminant et comme le centre de la  religion chrétienne est le mystère de la très sainte Eucharistie que le  Christ, Souverain Prêtre, a instituée, et qu’il veut voir  perpétuellement renouvelé dans l’Église par ses ministres. Comme il  s’agit de la matière principale de la liturgie, Nous estimons utile de  Nous y attarder quelque peu et d’attirer votre attention, Vénérables  Frères, sur ce sujet très important. 
Le Christ, notre Seigneur, " prêtre éternel  selon l’ordre de Melchisédech " (Ps CIX, 4), " ayant aimé les siens qui  étaient dans le monde " (Jn XIII, 1), "  durant la dernière Cène, la nuit où il fut trahi, voulut, comme l’exige  la nature humaine, laisser à l’Église, son Épouse bien-aimée, un  sacrifice visible, pour représenter le sacrifice sanglant qui devait  s’accomplir une fois seulement sur la croix, afin donc que son souvenir  demeurât jusqu’à la fin des siècles et que la vertu en fût appliquée à  la rémission de nos péchés de chaque jour… Il offrit à Dieu son Père son  corps et son sang sous les apparences du pain et du vin, symboles sous  lesquels il les fit prendre aux apôtres, qu’il constitua alors prêtres  du Nouveau Testament, et il ordonna, à eux et à leurs successeurs, de  l’offrir " (Conc. Trid., Sess. XXII, cap. 1). 
Il est un véritable renouvellement du sacrifice de la croix:
Le saint sacrifice de l’autel n’est donc  pas une pure et simple commémoration des souffrances et de la mort de  Jésus-Christ, mais un vrai sacrifice, au sens propre, dans lequel, par  une immolation non sanglante, le Souverain Prêtre fait ce qu’il a fait  sur la croix, en s’offrant lui-même au Père éternel comme une hostie  très agréable. " La victime est la même ; celui qui maintenant offre par  le ministère des prêtres est celui qui s’offrit alors sur la croix ;  seule la manière d’offrir diffère ". (Ibid. cap. 2) 
a. Prêtre identique 
C’est donc le même prêtre, Jésus-Christ,  mais dont la personne sacrée est représentée par son ministre, celui-ci,  en effet, par la consécration sacerdotale qu’il a reçue, est assimilé  au Souverain Prêtre et jouit du pouvoir d’agir avec la puissance et au  nom du Christ lui-même (Cf. S. Thomas, Summa theol. IIIa,  q. 22, a. 4.). C’est pourquoi par son action sacerdotale, d’une  certaine manière, " il prête sa langue au Christ, il lui offre sa main  ". (Jean Chrysostome, In Ioann. Hom., 86, 4.) 
b. Victime identique 
La victime est également la même, à savoir  le divin Rédempteur, selon sa nature humaine et dans la vérité de son  corps et de son sang. La manière dont le Christ est offert est cependant  différente. Sur la croix, en effet, il offrit à Dieu tout lui-même et  ses douleurs, et l’immolation de la victime fut réalisée par une mort  sanglante subie librement. Sur l’autel, au contraire, à cause de l’état  glorieux de sa nature humaine, " la mort n’a plus d’empire sur lui " (Rm  VI, 9), et, par conséquent, l’effusion du sang n’est plus possible ;  mais la divine sagesse a trouvé un moyen admirable de rendre manifeste  le sacrifice de notre Rédempteur par des signes extérieurs, symboles de  mort. En effet, par le moyen de la transsubstantiation du pain au corps  et du vin au sang du Christ, son corps se trouve réellement présent, de  même que son sang, et les espèces eucharistiques, sous lesquelles il se  trouve, symbolisent la séparation violente du corps et du sang. Ainsi le  souvenir de sa mort réelle sur le Calvaire est renouvelé dans tout  sacrifice de l’autel, car la séparation des symboles indique clairement  que Jésus-Christ est en état de victime. 
 
 
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